Charles NODIER, Tony JOHANNOT, « Histoire du Roi de Bohème et de ses sept châteaux » Edition Originale - Delangle Frères, Paris, 1830, 398 pages. Illustré de cinquante vignettes de Tony Johannot intégrées dans le texte et gravées sur bois par Porret. Edition originale parue de façon anonyme. Une note en page 69 donne la justification du tirage. Celui-ci est un des exemplaires sur papier cavalier vélin d'Annonay satiné. Page de titre fictive en page 35 avec le terme Pastiche ajouté au titre et l’édition fictive : « Chez les libraires qui ne vendent pas de nouveautés ». Portraits en pied des auteurs en page 303. Dans son cartonnage d’édition recouvert de toile grise avec une étiquette au dos (toile poussiéreuse). Pages non rognées. Fortes rousseurs en premières et dernières pages, le papier a mal vieilli (ce qui justifie le petit prix de cet ouvrage exceptionnel), même si le texte n’a aucun dommage. Quatre étiquettes collées au premier contre-plat, dont deux ex-libris et une carte des bouquinistes de Paris. Charles Nodier publie au début de 1830 l’"Histoire du roi du Bohême et de ses sept châteaux" alors que le procédé de la lithographie et de la gravure sur bois permettent d'obtenir une finesse comparable à celle de la gravure sur cuivre, sans nécessiter un deuxième passage en machine. Le livre illustré prend son essor. C’est dans ce contexte que cet ouvrage naît de la collaboration de Charles Nodier avec l'artiste Tony Johannot. L’ouvrage loufoque évoque de façon ironique la création littéraire et se termine avec ce texte signé Raminagrobis : "Je soussigné, peseur expert des idées, traducteur patenté des paroles équivoques, despumateur juré des cogitations abstruses, exécuteur des basses-oeuvres et grand-prévôt littéraire de Tombouctou, certifie à qui il appartiendra que j'ai essayé de lire, par ordre, l'Histoire du Roi de Bohème et de ses sept châteaux ; que ledit ouvrage n'est ni impie, ni obscène, ni séditieux, ni satirique, et qu'il est par conséquent très médiocrement plaisant ; mais que la table des chapitres m’a paru d’une invention fort agréable et d’un usage fort commode pour les sociétés graves, religieuses et bien pensantes, qui s’exercent, dans les soirées d’hiver, au jeu édifiant et instructif du corbillon. »